Elle, dans le trouble de l'illusion.
Éperdue dans une longue et sourde
fermentation. Où rien ne remue. C’est plein de grands pans
d’ombres et de réticences. Un fouillis de traces, un paysage
confus où ses yeux, creusés d’absence, s’enfoncent sous cette
nappe, en paresse de mots.
Sur ce fouillis de monde, elle rabote,
refuse de se laisser engluer, et regarde s’ébattre l’ombre d’un
oiseau.
Entre les strates sombres – ah oui
le bleu existe – se décalque un mot auquel elle voudrait croire,
il danse sur les ombres.
Espérance est son nom, quelque part
dans le flou. À poser dans la langue en majuscules. À toucher
l’horizon et desserrer le temps. À respirer, large et beau dans le
plein de l’égarement, sans la pesanteur des racines, sans
l’étreinte des miserere.
Parfois, à peine perceptible, une
voix veut s’échapper, un sanglot d’ange peut-être, une soie de
la nuit, une barque d’aube. Mirage dans le vent quelque part.
Il suffirait d’aimer le vent.
2 commentaires:
Superbe texte, rien à quoi s'accrocher, glisser sur le vent, dans la douceur et l'apesanteur de l'égarement, rien de rigide, de définitif, comme nos vies quoi, le bleu existe entre les strates sombres et comme tu l'écris, on respire sans pesanteur, on touche l'horizon.
c'est du flou que nait le désir de précision
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