J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

samedi 12 mars 2022

Cuisine

 



Images diaboliques, tentatrices, celles que l’on est trop content d’avoir trouvées, qui sonnent bien, qui estampillent poésie au point que l’on ne peut se résoudre à les lâcher et les envoyer à la poubelle. Alors que c’est pourtant ce qu’il faut faire pour que ne reste que ce qui doit rester.
(p. 87)

Cela ne m’intéresse pas de me raconter : le poème n’est pas une confession, il est l’expression d’une émotion, d’une expérience qu’il va rendre (idéalement) équidistante de moi et du lecteur. Je fais un travail de mise à distance, sans rupture, et le lecteur fait un travail d’approche, sans rupture non plus. Ensuite chacun peut retirer ses billes, s’il le souhaite, si ça brûle ou gèle trop.
(p. 123)

Directement par l’écriture, ou indirectement par la lecture, il s’agit toujours de se rejoindre, de s’éclairer. La littérature est bien moins une affaire d’évasion que de lucidité.
(p. 209)

Antoine Emaz:
Cuisine, paru chez Publie.net en 2012

( Extraits de Cuisine cités sur Poezibao en date du jeudi 10 mars avec d'autres extraits du même auteur à y découvrir)

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