lundi 6 juin
dans le
panier du jour
des phrases emmêlées torsadées
sans queue ni tête
au sens sibyllin
se calfeutrer sous les ailes du merle
et flâner dans son chant
mardi 7 juin
des failles
de la mémoire
quand on ne sait plus
quand le regard s’absente
et rejoint les mondes obscurs
et puis la volonté de revenir
dans le cercle des vivants
mercredi 8 juin
se perdre
entre les lignes des uns et
des autres connus ou inconnus
se laisser porter par les langues
qui dansent sur les pages ou l’écran
puis danser à son tour
sur le clavier de l’ordinateur
jeudi 9 juin
temps perdu
pas encore retrouvé ou
revivifié entre les mots
temps envolé ou compressé
temps dont on ne sait plus rien
qu’il faut oublier ou abandonner
dans un recoin
vendredi 10 juin
je regarde
le merle caché dans le cerisier
c’est son restaurant du moment
avec table ouverte à toute heure
et gratuitement
rassasié sans doute
mais il n’a pas chanté
samedi 11 juin
à travers
le feuillage des arbres
du haut de ce balcon
on imagine la ville
une sorte de gouffre où
Dante se serait infiltré
guidé par la douce Béatrice
dimanche 12 juin
mots de
sable qui crissent
et blessent sous la langue
tentant de dire et ne disant pas
petites dunes qui se dressent
dans les recoins
quelle sépulture leur choisir
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