Woolf : « Hanter les rues »
Puisque les ombres se font arbres Virginia Woolf préférait Londres par un après-midi sombre dont les îles pâles avancent de réverbère en réverbère, aux dessous anonymes puis
un bosquet de soleil oblique jusqu’au dernier comme si en marchant on en faisait toute une tribu. Woolf aimait le silence des formes se hâtant vers le foyer
vêtues de froid. Quant à la ville, tout y est surface ou une succession de surfaces qui changent de texture et de couleur, tous ses gris sur un gris filtré dans l’ombre ambre à
une fenêtre montant comme le regard qui saisissait par-dessus les arbres les autres lumières d’autres fenêtres et celles-ci comme si nous, tournant et retournant une heure
plus lente retenions l’heure.
Cole Swensen " Poèmes à pied" ( traduit par Maïtreyi et Nicolas Pesquès) aux éditions Corti
1 commentaire:
A pied
on peut
toucher
du doigt
les ombres
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