J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

vendredi 30 septembre 2022

Poèmes à pied

 


Woolf : « Hanter les rues »

Puisque les ombres se font arbres       Virginia Woolf préférait    Londres par un après-midi sombre dont les îles pâles avancent de réverbère en réverbère, aux dessous anonymes puis

un bosquet de soleil       oblique jusqu’au dernier        comme si en marchant    on en faisait toute une tribu.             Woolf aimait le silence des formes se hâtant         vers le foyer

vêtues de froid.    Quant à la ville, tout y est surface       ou une succession de surfaces qui changent de texture et de couleur, tous ses gris sur un gris          filtré dans l’ombre ambre à

une fenêtre montant comme le regard        qui saisissait par-dessus les arbres les autres lumières d’autres fenêtres       et celles-ci     comme si nous, tournant et retournant     une heure

 plus lente              retenions l’heure.

 Cole Swensen " Poèmes à pied" ( traduit par Maïtreyi et Nicolas Pesquès) aux éditions Corti

 

1 commentaire:

estourelle a dit…

A pied
on peut
toucher
du doigt
les ombres