J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

samedi 6 avril 2024

Jalousie des mots/ 13

 



Des pensées en marche qui n'en finissent pas de nourrir les jours, montant du fond de soi, comme une rumeur que l'on ne peut étreindre, ni éteindre, insaisissable mais qui jusqu'au vertige guide nos pas. Elles portent en elles un chant d'horizon, rêvant d'échos à venir, faisant palpiter des étincelles, bâtissant des passerelles, creusant des tunnels, afin de détourner les écueils. Au désarroi qui souvent nous recouvre, ces pensées abandonnent quelques traces sur l'ennui de nos peaux: quelque songe accroît l'espace qu'il nous reste, ébranle les barrières savamment érigées, souffle sur des sursauts de braise, dont on ne savait rien.

2 commentaires:

Ange-gabrielle a dit…

Oui, oui, oui elles accroissent l'espace, elles l'élargissement, je dirai même que c'est l'espace ENTRE ces mots qui est important ( tant l'enfer c'est l'enfermement). Et puis est ce que ce sont vraiment des " pensées" ne serait ce pas plutôt des flashs, des pré - pensées ???
Magnifique en tout cas

estourelle a dit…

des pensées s'agitent dans le bocal
mouvantes comme les poissons
comme les rivières
nous les regardons passer
ramassons parfois un caillou un galet
qui ne prend de sens que plus tard