de mon étrange relation avec Virginia
Pour parachever le travail à l’ombre de Virginia Woolf, qui s’est déroulé tout au long d’une année scolaire, je propose un dernier atelier. Pour cela je m’inspire du livre de Geneviève Brisac « À l’amie des sombres temps/ Lettres à Virginia Woolf pour lui donner de nos nouvelles et prendre des siennes ». Et cela permet d’évoquer ainsi une facette de Virginia que je n’avais pas abordée : celle de Virginia Woolf épistolaire. C’est une part de son écriture qui a eu beaucoup d’importance pour elle, comme la tenue de son Journal.
Geneviève Brisac, je l’avais souvent évoquée au cours des séances, car elle a beaucoup contribué à faire connaître en France Virginia. Par ce livre elle répondait à la demande d’un éditeur : « Écrivez la lettre que vous n’avez jamais écrite ». Geneviève Brisac s’adresse à Virginia au long de onze lettres, écrites pendant et après la période du Covid. Dans la première on lit: …il est temps de vous écrire. De vous dire tout ce que je vous dois. Cette formule si belle est de vous, je vous le signale, et je l’adore. Il est plus que temps de faire appel à vous pour comprendre le chaos où nous sommes plongées. À votre intelligence, à votre vision. Car visionnaire, toujours vous le fûtes.
Je donnerai à tous l’intégralité de cette première lettre, ainsi que quelques titres associés aux autres lettres : À l’amie qui m’a si souvent sauvé la vie / Une affaire de fleurs/ Encore un mot sur la maladie/ Les trois sieurs…
Geneviève Brisac va s’interroger sur la manière de commencer ses lettres. Elle évoquera ses rituels d’écriture, elle fera référence à plusieurs livres de Virginia, elle inclura des citations. Et elle tiendra Virginia au courant de ce qui se passe à ce moment-là dans le monde. Elle témoignera aussi de son affection, tout en lui faisant quelques reproches, et l’assurera sur sa notoriété posthume.
Ma proposition d’écriture sera simple : Écrivez à votre tour une lettre à Virginia Woolf, en tenant compte du ressenti éprouvé tout au long des ateliers, des difficultés rencontrées ou des engouements. Parlez aussi de vous en écho ou relatez ce qui se passe dans le monde. Vous pouvez aussi évoquer votre propre rituel d’écriture.
Tout au long de l’année j’avais également proposé de noter des bouts de phrases rencontrées dans les lectures personnelles ou dans les textes fournis de Virginia qui pourraient s’inscrire dans cette lettre et servir de lien pour dialoguer avec l’autrice. Au cas où ( car il faut toujours tout prévoir…), je proposais une série de citations susceptibles d’encourager un dialogue. En voici quelques-unes:
Je sens dans mes doigts le poids de chaque mot.
Ce qui compte c’est se libérer soi-même, découvrir ses propres dimensions, refuser les entraves.
Écrivez. Soyez niais, sentimental, lâchez la bride à toute impulsion, faites toutes les fautes de style, de grammaire, de goût et de syntaxe, débordez, culbutez, dans n’importe quelle prose ou poésie. Ainsi vous apprendrez à écrire.
Cette année-là intense, car avec Virginia Woolf ce ne peut qu’être intense, s’est donc terminée sur une sorte de dialogue adressé à l’autrice. Et j’ai été ravie de partager un peu de mon errance avec Virginia. Deux de mes ateliers ont bénéficié de ce travail (excepté le travail sur la nouvelle pour un groupe qui bénéficiait de moins de séances). En parallèle, dans un troisième atelier un autre type de travail s’organisait, toujours avec Virginia Woolf. Mais c’est une autre histoire dont je reparlerai plus tard…
à suivre
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