et c’est toujours le même chemin à parcourir à la recherche d’épaisseur et d’intensité — le pas dans le pas des jours d’avant et le pas précédant le pas des jours d’après — prendre le temps de l’écart afin de déchiffrer une langue de mémoire — dans l’élan nécessaire pour rassembler les laisses de soi — l’aide d’un dehors pour consolider un dedans — arrondir les arêtes du temps —
étincelle d’un quelque chose — relancer doucement les rouages — cela sourd de la terre cela tombe des arbres et cela comme semence — se tenir à l’affût — savoir sans savoir mais être presque sûre — mélodies des lisières frémissements des sous-bois gémissements des branches — retrouver cela qui coulerait dans les veines —
dans un brouillon de voix récolter des bouts de songes — arpenter un sentier d’exil entre brouillard et brume — avancer dans ces langues — se laisser troubler par le dehors et chercher en son dedans ce qui pourrait fleurir ou semble faire signe —filature de mots prêts à se perdre — à s’ensauver pour ne pas être vus — se frayer un chemin dans le chemin du chemin —
il faut du temps pour voir ce qui est — le ruissellement des gouttes les tours et les détours les sinuosités d’un filet d’eau — pincer les cordes vives pour faire naître une mélodie qui ruisselle — forcer la vision de l’œil à libérer les nœuds de poussière — dégager un petit abri de lumière — suivre tout simplement les pas perdus d’un autre jour d’un autre temps — continuer encore un bout de chemin — le pousser un peu plus loin — sur le bout de la langue —
atelier du mardi avec François Bon (février 2024) en écho à Danielle Collobert
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