1/ On aurait pu prendre d’autres directions dans la vie. Il aurait suffi de ne pas trouver de place pour se garer, on n’aurait alors pas poussé une porte qui ouvrait sur un monde que l’on ne connaissait pas. Il aurait suffi de tourner à gauche plutôt qu’à droite, de porter son regard dans une autre direction, et la vie aurait été différente. Combien de chemins non empruntés, à jamais inconnus...
2/ Quelque chose veille en nous dont on ne sait pas grand chose. Quelque chose nous prépare à vivre ce qui doit l’être. On se retrouve à penser à un objet, à un lieu ou une personne et, sans crier gare, on se trouve confronté à la réalisation de nos pensées. Ce n’est qu’après que la jonction entre les évènements se fait qui nous laisse songeurs sur nos dons de prémonitions.
3/ Entre le dehors et soi comme des barreaux ou des portes closes. De chaque côté des souffles, cela remue. Des mains pourraient se tendre, se rejoindre. Un ailleurs pourrait ouvrir. En dedans c’est plus facile de vivre entre les souvenirs, les livres et les mots qui s’inscrivent. On reste toujours seul à chercher où reposer sa tête et personne ne s’en aperçoit. Les murmures se perdent, s’éteignent entre les ombres.
4/ Parcourir les rayons et les étals d’une librairie, comme souvent, sans envie préconçue, juste caresser des couvertures, déchiffrer des titres et des noms d’auteurs, lire les quatrièmes, remarquer qu’il y a de plus en plus d’auteurs inconnus. S’arrêter au rayon poésie, un titre attire, l’auteur ne m’est pas connu, feuilleter et lire la préface que Pierre Michon, dithyrambique, a offerte. Ne pas se poser de questions trop longtemps et acheter !
5/ Chasser les répétitions, avec ténacité, dans les textes que l’on écrit. Puis se souvenir de l’écriture de Virginia Woolf où les répétitions ont droit de cité tout au long de ses livres, et cela choque uniquement lorsque l’on se met à traduire et à chercher des synonymes , des formules un peu différentes. Et si la répétition, comme dans l’hébreu biblique, avait une utilité dans la liaison entre pensée et langue.
6/ . Le clocher continue de sonner les heures. Les chemins serpentent entre les prés. Un ou deux ne sont plus entretenus. Les arbres ont un peu grandi. Le vent agite toujours leur feuillage. Quelques rochers semblent recouverts de buissons. Des fleurs sont installées devant des fenêtres. Il y a des portes de maisons qui ne s’ouvrent plus. Un toit s’est écroulé. Au cimetière, de nouveaux noms sont gravés sur les tombes.
7/ Dans le rêve ou la demi-somnolence d’un moment de la nuit, j’étais en train d’écrire : cela concernait ma relation avec Virginia Woolf et mon intérêt pour Emily Dickinson suite à un atelier d’écriture. Des deux autrices, je tentais de dire pourquoi elles me passionnaient et, ce que chacune d’elles m’apportait. Il y avait aussi me semble-t-il le désir de les faire connaître et que tout le monde les lise.
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