J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mardi 19 octobre 2010

Regard 35

Entre bambou d’Anduze et bruyère de Lozère, mon oeil se faufile: je réduis l’empan de mon regard car tout ce qui est aux marges est revêtu de nuit. La lumière, passée au papier de verre, a ralenti ses effets et les bouquets d’instants s’éteignent sous les branches. Seules les feuilles de bambou brodent d’un tendre vert les silences du jour -  l’éclat d’un trouble peut-être - . La bruyère, avec les quelques perles qui restent accrochées à ses doigts, murmure d’écho en écho, l’absence et le souvenir. Elle  sait tout des séparations, de la fêlure du coeur, des balafres du temps et du souffle d’émois.  Fidèle, elle veille à la suture des jours.

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