J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 28 octobre 2013

L'incessant

poème, grêle rose du pêcher au jardin, sous l’arceau blanc du pommier avec la chaleur un peu humide, quel temps mondieu, quel temps, de ce soleil de fin d’avril qui rappelle avec peine ce qu’il était il y a dix ans sur les blés verts et sur les ventres, dans le froissement de tiges des membres tressés un peu comme ce panier acheté dans une boutique de v ou, peut-être aussi, ces phrases qu’on essaye de laisser venir dans le mouvement sans trop les contrôler, le poème, il faut le lire pour savoir, devenir floraison d’éclats ou d’heures, passage d’un oiseau rapide comme voudrait l’être la plume qui s’épuise vite hélas à poursuivre le jour, lueurs, échos, odeurs, comme hier à l’orée de l’averse, quand montait des pelouses ce parfum d’herbe humide trop fugace cependant pour évoquer l’enfance, le lire oui, pour voir couler le ruisseau des mots évasifs mais toujours aimantés par ce sens impossible à connaître avant qu’ils n’aient séché morts sur la page....
Jacques Ancet  "Obéissance au vent "  1/"L'incessant"
 (édition Publie.net)

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