J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

lundi 18 mai 2015

extraction 19

la glycine n'en finit pas de s'enrouler autour des branches et je n'en finis pas d'errer dans les ruelles de bassano del grappa comme si une part perdue de moi allait se révéler ou tout au moins s'insinuer dans la langue qui se dit là entre gelatteria et libreria où j'achète des livres d'erri de luca et de deux poètes conseillés par le jeune libraire ravi de rencontrer quelqu'un qui s'intéresse à la poésie, emplis un sac à l'office de tourisme de tout ce qui concerne cette ville et sa région, car c'est dans cette rue proche que j'ai situé un texte où j'évoque l'enfance de ma mère, ayant élu d'autorité une maison comme étant la sienne et je m'aperçois que je l'ai imaginée en face même de celle où Napoléon a été hébergé pendant six mois entre 1796 et 1797, cherchant je ne sais quelle prophétie inscrite sur les murs, puis comme à chaque fois, je redescends par la piazza Garibaldi, découvre un cloître que je ne savais pas, lié au museo civico , puis la piazza libertà où se trouve une exposition sur charles péguy et, comme d'habitude, j'emprunte les ruelles qui conduisent au ponte degli alpini qui enjambe le fleuve brenta, me disant que mes grands-parents ont marché là , qu'ils ont acheté leur pain dans la bottega del pane où j'achète une brioche ciambellone , qu'ils ont marché sur ce pont de bois plein d'histoire, et heureusement que les songes s'enroulent en moi pour refaire un peu la mienne d' histoire dont je connais si peu, puis reviens car il faut toujours s'extirper des antres du passé, entre à la carteria tassotti marchand de beaux papiers où j'achèterais bien des kilomètres de ces feuilles imprimées aux motifs variés , enfin chez un glacier où je déguste la meilleure glace au monde, et je murmure ne me secouez pas je suis plein de larmes


extractions et remodelage de notes du 14 avril 2015

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