J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

dimanche 24 juin 2018

Se retourner

À l’épaule droite, la rue monte sans effort – quelques restaurants la soutiennent – mais très vite des murailles de pierres grises se dressent, enserrant d’autres murs, qui eux-mêmes enferment des espaces cloisonnés de silence où s’éteignent ceux qui n’espèrent plus rien ou qui murmurent “on est foutus”. On n’ ira pas delà. Aux deux épaules, un haut mur lardé de fenêtres d’où s’échappent les cris et les rires de ceux qui sont pleins de joie de vivre. De temps à autre une sonnerie les rappelle à l’étude, la rumeur s’éteint lentement, bientôt remplacée par le timbre d’un tram qui passe dans la Grand’rue reliant le Nord et le Sud de la ville en une longue ligne droite. Plus en arrière encore, c’est une colline qui se dessine où des rêves se sont ébauchés avant de s’éteindre dans la raison. À l’épaule gauche, la rue rejoint le quartier ancien devenu piétonnier où s’étalent des terrasses de café et se retrouve une jeunesse paisible. De là, on se faufile tranquillement dans les ruelles bordées de petites boutiques, de bars et de souvenirs. Et l’on marcherait sans hâte .

  Voici le troisième texte (correspondant à la troisième vidéo) pour  l'atelier d'écriture d'été animé par François Bon sur son site Tiers-Livre: " Construire une ville avec des mots".

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