À l’épaule
droite, la rue monte sans effort – quelques restaurants la
soutiennent – mais très vite des murailles de pierres grises se
dressent, enserrant d’autres murs, qui eux-mêmes enferment des
espaces cloisonnés de silence où s’éteignent ceux qui n’espèrent
plus rien ou qui murmurent “on est foutus”. On n’ ira pas delà.
Aux deux épaules, un haut mur lardé de fenêtres d’où
s’échappent les cris et les rires de ceux qui sont pleins de joie
de vivre. De temps à autre une sonnerie les rappelle à l’étude,
la rumeur s’éteint lentement, bientôt remplacée par le timbre
d’un tram qui passe dans la Grand’rue reliant le Nord et le Sud
de la ville en une longue ligne droite. Plus en arrière encore,
c’est une colline qui se dessine où des rêves se sont ébauchés
avant de s’éteindre dans la raison. À l’épaule gauche, la rue
rejoint le quartier ancien devenu piétonnier où s’étalent des
terrasses de café et se retrouve une jeunesse paisible. De là, on
se faufile tranquillement dans les ruelles bordées de petites
boutiques, de bars et de souvenirs. Et l’on marcherait sans hâte .
Voici le troisième texte (correspondant à la troisième vidéo) pour l'atelier d'écriture d'été animé par François Bon sur son site Tiers-Livre: " Construire une ville avec des mots".
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