le regard devient flou – le
silence ne sera plus rompu – il n’y aura plus de regard
–d’abord hagard le regard – puis trouble le regard emblavé
de ce flou de l’œil du myope – ce regard perdu – bâillonnée
la parole à tout jamais – les peurs disparues dans le regard flou
– la mauvaise conscience rompue – un peu d’angoisse dans ce
silence qui ne sera plus rompu – jamais – la distance pour
toujours avec ce regard plein de quelque chose d’incertain – se
garder de la lumière pour ne pas rompre le silence – s’enfoncer
dans les épaisseurs du temps où seul un regard flou peut errer –
museler les mots qui pourraient advenir – rester dans ce flou où
rien n’est sûr – habiter ce silence qui est plus une pause ou un
soupir qu’une paix – ne pas interrompre le silence – comme un
lambeau abandonné le regard se perd où meurt l’ordinaire – le
silence d’infini ne sera plus rompu – les yeux ne savent rien –
ils décolorent ce qui est – alors garder le regard trouble proche
de l’épouvante où suinte rouge le ciel – le regard recueilli
par des ombres d’ardoise – flou ou fou le regard quelle
importance – il n’y a que le silence – un trouble un
dépouillement d’écorché – rester entre les pages d’ombre –
dans cet ailleurs imprécis – entre les plis de ce silence qui ne
sera plus rompu – il n’y a plus rien au-delà de ces lointains de
brouillard – de ce territoire du rien – froissé le regard sous
un silence déposé –
18 ème texte (correspondant à la proposition d'écriture de la vidéo 18) pour l'atelier d'écriture d'été animé par François Bon sur son site Tiers-Livre: " Construire une ville avec des mots".
18 ème texte (correspondant à la proposition d'écriture de la vidéo 18) pour l'atelier d'écriture d'été animé par François Bon sur son site Tiers-Livre: " Construire une ville avec des mots".
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