J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

mercredi 4 juillet 2018

là tout auprès mais


Être Leonard Cohen , avec le timbre de voix de ses dernières années, et murmurer des paroles de blues pour évoquer ce lieu de certains dimanches matins, main dans la main de celle du père , le temps qu’il nous consacrait – c’était quoi une heure peut--être – et nous allions dans un jardin qui surplombait une place. Il y avait là les statues d’un loup et d’un agneau sur lesquels nous grimpions , nous les enfants. Le père assis sur un des socles lisant le journal , et nous rêvant d’aventures en chevauchant ces bizarres montures. Levant les yeux, on voyait alors danser le feuillage qui calfeutrait cette singulière oasis Ces deux statues en fonte ont sans doute été déplacées lors de travaux ou alors je ne sais plus retrouver le chemin qui me ramèneraient vers elles, ou le souvenir est tellement dans la marge du temps qu’il ne peut se rejoindre et que même si c’était possible... il ne faudrait pas venir l’effleurer. Cet espace fait partie d’un temps qui ne peut s’approcher, une rive où l’on n’accoste plus. Image rescapée de l’ombre où tant de souvenirs ont échoué. 

7 ème texte (correspondant à la proposition d'écriture de la vidéo 7) pour  l'atelier d'écriture d'été animé par François Bon sur son site Tiers-Livre: " Construire une ville avec des mots".

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