J'avance, avec de l'ombre sur les épaules. ( André Du Bouchet)

dimanche 11 août 2019

Un petit bout de tissu jauni/ 4

entre oubli et lassitude, chiffonnée sur le bord du bureau, la coiffe est sortie de mes pensées – cela doit rester sur une tête pour garder de sa prestance – là, ce n’est plus rien qu’un chiffon de tissu troué d’oublis de doutes de vies réinventées de larmes et de regrets – à rechercher ce qui n’est plus et n’a peut-être jamais été – le regard est las n’espère plus rien, regrette presque son intrusion dans ce monde du passé dont il ne sait que faire – les mots butent sur des banalités se délitent et s’épuisent, tournant autour du nœud qu’ils ne parviennent pas à dénouer – il faudrait recourir à cette patience d’ombre et se laisser glisser dans un songe de Julie pour franchir la frontière, dessiner la cartographie d’un paysage inconnu – s’affubler de la coiffe, nouer les liens sous le menton, l’ajuster sur la chevelure, redresser la visière et regarder avec les yeux d’arrière, non pas dehors mais dans cet en-dedans où tout se joue – tenter de se franchir – et de ce vide matriciel de l’absence tisser à nouveau une présence – d’un tissu de coton empli des vides d’une vie convoquer les ombres – plier et déplier la part du ciel

 Atelier d'été Tiers-livre consigne "5 fois sur le métier" (jour 4)
à suivre ....

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Voilà ! On a quitté les descriptions, et je retrouve Laura, son style, son souffle, sa profondeur et c'est bien meilleur, c'est superbe !